Azimut

a

Read, write, build.

Medieval, ultramodern, scholarly, sporty, French, German, Alsatian, European, cosmopolitan, academic, literary, political, scientific, cultural, multicultural, epicenter, crossroads, refuge, museum, construction site… Strasbourg’s history, its geographical location, its architecture, its institutions, its people make it a complex, polymorphous, contrasting and resolutely pluralistic city.

Printed, manuscript, small, large, precious, cheap, unique, reproduced, for adults, for children, collected, loaned, forgotten, traded, in prose, in poetry, thick, thin, thrilling, enlightening, boring, censored, sacralized, stacked, hoarded, displayed, leafed through, annotated, printed, electronic, audio, illustrated, indexed, square-black-glued, stapled, torn, illuminated, limited, best seller, academic, revolutionary, popular… Both a reflection of the world and a driving force of human thought, the book is infinite, inexhaustible, unresumable.

Digital, calligraphic, free, theatrical, drawn, cut-out, modular, irrational, heterogeneous, condensed, wide, synthetic, generous, thin, bold, legible, visible, pragmatic, spectacular, radical, nuanced, discordant… With three distinct, yet coherent styles, Azimut shifts the standard structure of the modern type family (regular, italic, bold) to offer a typographic trio with heterogeneous forms and eclectic uses. Each variant of Azimut summons a different point of view on typography and its relationship to the world.

The poet and performance artist Yoann Thommerel, the historian and researcher Dan Reynolds and the graphic and book designer Clémence Michon explore, each in their own way, the different paths of Azimut, an original typeface created by Benjamin Blaess, Julien Priez and Mathieu Réguer. Azimut is commissioned by the city of Strasbourg as part of its UNESCO World Book Capital 2024 label.

Bien-être
Généralisé

The following text was written in French
by the poet and performance artist Yoann Thommerel
as part of a creative writing residency within Azimut,
an original typeface created by
Benjamin Blaess, Julien Priez & Mathieu Réguer.
Book design by Clémence Michon.

Bien-être
Généralisé

b

Yoann
Thommerel

Un texte écrit dans le cadre
d’une résidence au sein du caractère Azimut,
une création typographique originale
de Benjamin Blaess, Julien Priez et Mathieu Réguer.
Une mise en page de Clémence Michon.

à Yama

  • Conflit
  • Manque de soutien
  • Isolement
  • Douleurs corporelles
  • Insensibilité
  • Déshumanisation
  • To do list
  • Café tiède
  • Fatigue intense
  • Deadlines
  • Surmenage
  • Maux de tête
  • Raideur du cou et des épaules
  • Ressentiment
  • Frustrations
  • Explosions d’énergie aléatoires
  • paralysie de la tâche
  • Déconnexion des sentiments
  • Sentiment d’abandon
  • Perturbation du sommeil
  • Cœur en charpie
  • Sentiment de vide
  • Manque de reconnaissance
  • Épuisement
  • Tristesse
  • Anxiété
  • Attaque de panique
  • Conflit de valeur
  • Notifications push
  • Désocialisation
  • Sentiment d’inutilité
  • Démotivation
  • Irritabilité
  • Perte d’intérêt
  • Troubles de l’alimentation
  • Relation toxique
  • Troubles psychosomatiques
  • Triple gin tonic
  • Perte de confiance en soi
  • Insécurité affective
  • Anesthésie des émotions
  • Baisse de productivité
  • Abus de nuggets sauce bbq
  • The walking dead
  • Désir de fuite
  • Grosses traces
  • Perte de vision à long terme
  • Sentiment de vide
  • Rumination mentale
  • Perte d’appétit sexuel
  • Troubles de l’humeur
  • Trouble dysmorphique corporel (tdc)
  • Suspicion excessive
  • Sensation de vivre avec un sac plastique sur la tête
  • Peur de l’imminence de la fin du monde
  • Angoisse généralisée
  • Constipation
  • Tête de mort
  • Manque de créativité
  • Propension à vivre dans le passé
  • Propension à vider tout ce qui traîne dans le placard et dans le frigo alors qu’on a déjà copieusement dîné
La vie,
c’est vraiment pas de la tarte
mais n’oublie jamais:
life
is
a
joke
C’est écrit
sur mon tee-shirt

Sept conseils bien-être testés et plus ou moins approuvés par l’auteur

1 → Se crémer avant d’aller se coucher

Wendy qui m’hébergeait dans son deux pièces pour me dépanner et qui trouvait que j’avais mauvaise mine, m’a conseillé de tester sa crème de nuit qui agit en symbiose avec le processus naturel de régénération cellulaire. Ça permet de maximiser les bienfaits du sommeil, pour une peau radieuse, lissée et régénérée au réveil. Même si elle a l’air de ressembler à n’importe quelle autre quand on s’en verse une pression comme ça, sur le bout des doigts, c’est une crème assez technique en réalité, qui sait que l’augmentation du flux sanguin pendant la nuit favorise les échanges cellulaires et contribue au processus de réparation de la peau. Alors elle en profite et libère ses ingrédients actifs pendant le sommeil pour restaurer l’hydratation altérée par les agressions subies au cours de la journée. 

Wendy m’a expliqué comment bien l’appliquer ; deux pressions suffisent, moi j’en ai mis trois et j’ai tout de suite senti que ça l’avait crispée. Il faut dire que le pot de 50 ml coûte 89 euros sur Internet, sans parler des frais de port. Il suffit d’appliquer doucement le produit sur son visage et son cou, et de le faire pénétrer en effectuant des cercles avec le bout des doigts. Ça permet de faciliter l’absorption des ingrédients actifs contenus dans la crème.

— Pour terminer, tu fermes les yeux, tu recouvres ton nez et ta bouche avec tes mains, et tu inspires profondément pendant 3 secondes. Voilà. Maintenant, retire tes mains et expire lentement. Voilà. Maintenant, répète la même opération trente fois.
— T’es sérieuse ?
— Quoi ?
— Ça fait pas un peu dérive sectaire tout ce rituel juste pour se mettre de la crème ?
— Bon, tu me fatigues, débrouille-toi avec ton teint de zombie. Bonne nuit, je me lève super tôt.

Je l’avais saoulée pour de bon, elle s’est enfermée dans sa chambre sans même m’aider à déplier son clic-clac. J’avais la flemme de l’ouvrir, j’avais la flemme de mettre la housse de couette, je me suis glissé dedans, comme si c’était un sac de couchage, je me suis allongé comme ça sur le clic-clac resté en mode canapé et j’ai posé la couette sur moi en espérant qu’elle ne passe pas la nuit à glisser. La housse sentait le linge mal séché. J’avais oublié de retirer mes lentilles. J’avais oublié de récupérer ma brosse-à-dents électrique et mon dentifrice dans ma trousse de toilette restée par terre dans la salle-d’eau qui se trouvait dans la chambre de Wendy. Il n’y avait pas de volet ni de rideau dans le séjour, l’enseigne lumineuse de salon de massage asiatique en face dans la rue balançait du rouge clignotant sur les murs. Et puis, j’ai eu le malheur de repenser à ma recherche de logement et à mon dossier flippant. Le renforcer avec des fiches de paie trafiquées sur Photoshop ne suffirait jamais. Il me fallait au moins un vrai garant. Je me suis retenu de frapper à la porte de la chambre pour demander à Wendy si elle accepterait de me rédiger et de me signer un acte de cautionnement, ça m’aurait soulagé et j’en aurais profité pour faire ma toilette vite fait. J’ai écouté à travers la porte mais je n’entendais plus rien. Je me suis recouché. Impossible de fermer l’œil. J’ai ouvert la fenêtre du séjour pour fumer, penché en avant, en espérant que l’odeur ne rentre pas trop dans l’appartement.

2 → Se blottir sous une couette lestée

Wendy a fini par me sous-louer son appartement. Elle partait trois semaines en Inde pour suivre une cure intensive de yoga et améliorer le contrôle de sa respiration. Elle s’était inscrite trois ans auparavant dans le meilleur studio de son quartier, Équilibre et Lumière. Ça lui avait plu, c’était à deux pas de chez elle, avec des horaires adaptés à son mode de vie. Elle trouvait quand même que la yogini qui l’avait initiée, Amandine, avait un peu trop tendance à aborder sa pratique comme une simple gymnastique utile au renforcement des cuisses et des fesses de ses élèves. Wendy ressentait aujourd’hui le besoin d’aller plus loin, persuadée qu’il s’agissait en réalité d’un système complet d’entraînement mental et spirituel, tout autant que physique. Comme tout le monde en Occident, Amandine avait vidé le yoga de son essence culturelle et spirituelle, contribuant sans même s’en rendre compte à en faire un simple produit de consommation. Le yoga, ce n’était pas ça. À force de lire tout Internet sur le sujet, Wendy en savait quelque chose :

— Un système complexe de 72 000 nadis traverse le corps, se croisant aux chakras, les 7 centres d’énergie du corps. Le nadi, c’est le canal qui distribue dans le corps le prana, une forme d’énergie vitale représentée extérieurement par le souffle. Tu comprends ?
— Et toi, tu comprends ?
— Une pratique régulière permet de réduire les niveaux de cortisol, l’hormone du stress. C’est très efficace, tu devrais essayer.
— Je vais d’abord me concentrer sur ma recherche d’appart.
— T’as raison.

Elle a pris son avion et j’ai enfin pu me vautrer dans son lit sans même enlever mes baskets, heureux de pouvoir tester ce matelas ferme à l’accueil tonique que Kashif, un livreur en surpoids qui ne parlait pas bien français et qui n’avait même pas le temps de boire un café, s’était galéré à monter tout seul quelques jours plus tôt jusqu’au pallier de son cinquième sans ascenseur. Je l’avais attendu toute une matinée alors que Wendy s’était absentée pour s’acheter une nouvelle valise à roulettes, elle avait jeté la sienne aux encombrants quelques mois auparavant, c’était dommage, mais de toute façon, elle était trop petite. Wendy accorde beaucoup d’importance à sa literie et répète à qui veut l’entendre qu’un sommeil réparateur est essentiel pour la gestion du stress et l’équilibre émotionnel. Bien dormir favorise un état d’esprit positif, réduit l’irritabilité et aide à mieux gérer les défis quotidiens. C’est pour ça qu’elle avait aussi acheté un oreiller à mémoire de forme et une couette lestée. J’allais pouvoir en profiter.

En fournissant une pression tactile sur l’ensemble du corps, cette couette, truffée de microbilles en plastique et beaucoup plus lourde qu’une couette classique, permet au corps de se détendre totalement. Son effet enveloppant peut être assimilé à un câlin réconfortant, quelque chose comme une étreinte profonde. Grâce à cette stimulation par pression, le corps libère les hormones à l’origine de la sensation de calme et de tranquillité d’esprit ressentie par l’utilisateur. Sur moi, ça ne marche pas du tout. Il faut dire que je me sens vite oppressé par tout type de pression exercée sur mon corps. Une simple paire de chaussettes que je n’ai pas eu la force de retirer en me couchant suffit à me réveiller en pleine nuit avec la sensation que je suis en train d’étouffer. Et puis ça coûte un bras une couette comme ça. J’ai dû en racheter une après avoir fait une grosse tâche sur celle de Wendy en renversant dessus un bol de YumYum instantanées que j’avais voulu customiser avec une huile de piment rouge, mais j’en avais mis beaucoup trop, c’était immangeable.

3 → Télécharger une appli de yoga paresseux sur son iPhone

POV:

J’ai débloqué mes hanches avec le yoga paresseux. J’ai eu une énorme libération émotionnelle qui a effacé des années de traumatismes accumulés qui causaient mes douleurs et tensions physiques…
J’ai même perdu mon ventre de bière ! C’est surprenant à quel point le stress peut affecter le corps d’un homme.

C’est ce post Insta montrant un homme de mon âge, torse nu, qui avait l’air très actif et très dynamique, qui m’a fait penser que Wendy avait peut-être raison, qu’il était grand temps que je me reprenne en main et que je me lance à mon tour dans une pratique susceptible de me redonner une forme humaine tout en augmentant ma clarté mentale et ma concentration. Je passais mes journées allongé à procrastiner et à manger des doritos. Ma recherche d’appart était au point mort, je ne trouvais rien dans mes prix et ceux qui auraient éventuellement pu m’intéresser étaient déjà pris. Je n’avais aucune espèce d’idée de ce que pouvait bien être le yoga paresseux, mais le nom m’a emballé. J’ai posé mon doigt sur En savoir plus et je suis tombé sur un questionnaire qui allait permettre à l’algorithme intelligent de créer un plan personnalisé basé sur mes objectifs et mes données personnelles.

Que voulez-vous obtenir ?
  • Perdre du poids
  • ○ Améliorer la santé cardiaque
  • ○ Avoir un corps ferme et sportif
  • ○ Déstresser
Choisissez votre type corporel actuel
  • ○ Moyen
  • Flasque
  • ○ Extra
Choisissez vos zones cibles
  • ○ Cou
  • ○ Pectoraux
  • ○ Bras
  • Ventre
  • ○ Dos
  • ○ Jambes
  • ○ Genoux
  • ○ Bas du dos
Quand avez-vous été satisfait de votre image corporelle pour la dernière fois ?
  • ○ Il y a moins d’un an
  • ○ 1 ou 2 ans
  • Il y a plus de 3 ans
  • ○ Je suis satisfait de mon image corporelle
  • ○ Jamais
Choisissez vos objectifs
  • Perte de poids
  • Sculptage du corps
  • Brûlage des graisses
  • Boost de libido
  • Lifting du visage
  • Réduction du stress
  • Souplesse
  • Force
  • Boost d’énergie

Quand j’ai réalisé que j’avais tout coché, je me suis senti nul. Je n’allais jamais réussir à atteindre tous ces objectifs en même temps. C’était trop tard pour moi. Ça m’a déprimé. C’est comme ça que je me suis retrouvé à télécharger vingt minutes plus tard une application de journalisation de l’humeur qui aide à suivre l’évolution de son bien-être mental et propose des exercices quotidiens pour améliorer son état émotionnel.

4 → Laisser traîner un petit cœur de quartz rose au fond de sa poche

Fouad m’a appelé pour que j’arrête de me renfermer sur moi-même. Il y avait une grosse soirée qu’organisait la copine de la coloc de son mec, elle travaillait dans la nuit et avait réussi le tour de force d’organiser une session Electric shadows dans le parking souterrain des très iconiques Twin Towers du 93, en déshérence depuis quelques année. Il fallait en profiter avant qu’il ne soit trop tard, elles venaient d’être rachetées et allaient être entièrement réhabilitées, les artistes qui la squattaient allaient devoir trouver un autre plan. J’ai pensé que ça me ferait du bien de sortir un peu, ça faisait 5 jours que je n’avais pas mis un pied dehors.

— OK OK, je passe vite fait.
— Génial, viens vite, on t’attend !

J’avais dit oui, mais je n’avais plus rien à me mettre, mes tee-shirts préférés étaient au sale, je n’avais plus le temps de faire une machine, j’avais hâte de retrouver toutes mes affaires, remisées dans la cave de Georgia, la meilleure amie de Betty, la grand-mère de Wendy, qui avait accepté de me les garder le temps que je me retourne. J’ai échangé des SMS avec Fouad :

— En fait, c’est pas possible. J’ai plus rien à me mettre.
— Quoi ?
— J’ai plus d’habits.

J’ai fouillé dans la commode de Wendy sur ses conseils, jusqu’à trouver un tee-shirt rose pâle Chill since 1993 qui devait être beaucoup trop grand pour elle. Ça me boudinait un peu mais avec ma veste en jean par-dessus, ça pouvait passer. J’ai pensé à tout ce que Wendy faisait pour moi. Elle me manquait. J’avais envie de l’appeler mais elle n’avait le droit de consulter son téléphone qu’une fois par semaine pendant sa cure et ce n’était pas le bon jour. J’ai cherché partout le petit cœur en quartz rose qu’elle m’avait donné le jour de son départ en me demandant de le garder auprès de moi, ça allait m’aider. La science des pierres et des cristaux attribue au quartz rose des vertus apaisantes et harmonisantes. Il est principalement reconnu pour favoriser l’amour, que ce soit l’amour de soi ou l’amour envers les autres, en ouvrant le cœur à la compassion et à la paix intérieure. Cette pierre est également réputée pour aider à libérer les émotions refoulées, réduire le stress, et apporter une énergie douce favorisant le bien-être émotionnel et la guérison des blessures affectives. J’ai fermé Google et j’ai ouvert mon WhatsApp pour faire un vocal à Wendy, lui dire de ne pas s’inquiéter, que tout allait bien, que je l’aimais et que j’avais hâte de la retrouver. Sous la douche, le tube de gel douche bien-être Harmony était vide depuis longtemps, j’avais fini aussi le gel lavant pour les mains bio naturel au géranium, lavande et patchouli. Je n’avais plus le choix, je me suis frotté le corps et les cheveux avec du liquide vaisselle concentré super dégraissant citron.

CHILL
since
1993®

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5 → Prendre de la MD micro-dosée en soirée

Le parking souterrain est immense et la foule compacte danse sur une techno dystopique aux sonorités sombres et profondes. Les mélodies sont rares et jouent avec les dissonances et les tonalités froides. On est au cœur d’une métropole oppressante où l’humanité et la technologie se mélangent tant bien que mal pour faire face à la violence du déclin social et environnemental. Le son est vraiment violent et je ne trouve pas le stand qui distribue des protections auditives en mousse, je sens une vague d’angoisse monter en moi, j’ai peur de perdre mes oreilles. J’essaie de prendre de grandes respirations en me répétant en boucle que la meilleure chose à faire dans ce genre de situation reste de lâcher prise, sans être tout à fait sûr de comprendre ce que ça peut bien vouloir dire lâcher prise. Une amie de la meilleure amie de Cyrille, le mec de Fouad, me propose de la MD, j’ai peur que ça ne fasse qu’aggraver mon chaos interne.

— Ça va pas trop.
— T’inquiète, je te la micro-dose, ça va juste t’aider à te relaxer et à te connecter, rien de plus.
— Oui.
— C’est même utilisé en psychothérapie maintenant. En Suisse, les suisses peuvent suivre des séances de psychothérapie assistées par psychédéliques (PAP). C’est remboursé.
— Ah, je savais pas.
— Pourquoi on n’est pas suisses ? T’aimerais pas être suisse avec moi ?
— Si, si.

La montée est rapide, j’ai appuyé sur le bouton 31 et l’ascenseur me soulève jusqu’au dernier étage de la tour du Levant. C’est un monde qui s’ouvre. Le plateau, baigné dans une lumière douce semble flotter hors du temps. Il a été investi par un collectif d’artistes qui a créé cet espace New Age éphémère avec des éclairages tamisés et des compositions d’une multitude de tapis épais et de coussins épars, ces derniers produits de manière éco-responsable avec de la laine non traitée issue de sources éthiques et des teintures à faible impact environnemental. Des stagiaires sont là pour le préciser aux nouveaux arrivants et répondre à leurs questions. Je m’enfonce et reconnais André 3000 qui balance des improvisations fluides de flûte dans un coin, accompagné par des synthés éthérés. La communauté est détendue, tout le monde semble s’abandonner aux vibrations du moment, ça respire la sérénité et la communion. J’aimerais être capable de me mettre à l’aise, mais je reste bloqué à suer dans le tee-shirt de Wendy, en proie à une attaque d’un mélange intriqué de pensées négatives automatiques et de croyances limitantes.

Je suis un homme mal préparé pour la vie.

6 → Se reconnecter avec la nature

J’ai voulu retourner au parking pour voir si c’était toujours Mad Max en bas, mais une échelle de service qui menait à une trappe technique laissée ouverte m’a attiré dans le couloir et j’ai grimpé jusqu’à un grand local sombre plein de chauves-souris, de tuyaux et de souffleries où je me suis aventuré en m’éclairant avec l’application torche de mon téléphone, jusqu’à tomber à nouveau sur une échelle de service qui menait elle aussi à une trappe technique laissée ouverte. C’était un accès direct au toit-terrasse. C’est comme ça que je me suis retrouvé à l’air libre dans le ciel, surplombant la vue grandiose de la ville dans la nuit. Accoudé au rebord, j’ai essayé d’imaginer ce qu’il pouvait bien se passer derrière les innombrables fenêtres et baies vitrées encore allumées. La vision était trop intense, il fallait que je fasse une pause. Ma tête tournait pour de bon, je me suis allongé à même le sol, pensant que ça me ferait du bien. C’était sans compter la voûte céleste. La tête dans les étoiles, mon vertige a touché à l’essence même de mon être, à cette énigme existentielle qui nous traverse tous quand nous nous retrouvons face à l’infinité insondable du cosmos. J’ai vomi. Ça allait mieux. J’ai décidé de redescendre à pied par les escaliers de service, en comptant les marches. Entre le cinquième et le quatrième étage, je tombe sur un bull-terrier hébété. Je me demande ce qu’il peut bien faire là, il a l’air crevé. Je le dépasse, il me suit et je finis par tomber sur trois individus, assis sur la 533e et la 534e, en train de s’attaquer à des barquettes de lasagnes réchauffées au micro-ondes avec des fourchettes en bois. Le chien doit être à eux. Je leur demande si ça va.

— Oui, oui, on fait une pause, on a un bureau juste ici, au cinquième.

Ils travaillaient comme des dératés depuis plus d’une semaine, sans prendre le temps de rentrer chez eux. Ils devaient dessiner une nouvelle police de caractères pour un commanditaire qui leur imposait des deadlines pas possibles. Je n’avais jamais réalis�� que les caractères typographiques qu’on utilise tous les jours pouvaient avoir été conçus et dessinés par des gens vivants.

— Elle s’appelle comment ?
— Rico, c’est un mâle.
— Non, mais la police !
— Aaah ! Azimut. On pourra la télécharger librement sur Internet. On peut t’envoyer la bêta si tu veux la tester, elle est déjà très avancée.

7 → Prendre le temps de cuisiner en privilégiant des produits frais et de saison

Il était 08h18 quand je suis rentré chez moi (chez Wendy). J’avais faim même si je m’étais arrêté en route pour avaler 10 chili cheese nuggets avec une sauce salsa. J’ai cadenassé mon vélo en essayant de faire l’inventaire de tout ce que j’allais pouvoir manger encore avant d’aller dormir, mais à part une boîte de pois chiches et trois bananes que j’avais achetées la veille, je n’étais plus très sûr d’avoir grand chose en réserve, quand je me suis souvenu qu’on était déjà jeudi et que je m’étais engagé à remplir une mission bénévole dans une cantine solidaire où j’allais donner un coup de main quand j’avais besoin de me sentir utile à quelque chose. La mission commençait à 10h00 et la cantine était à 45 minutes à vélo. Le calcul était vite fait, il me restait une petite heure pour me doucher et me changer. Arrivé au troisième, je me suis rappelé qu’il n’y avait plus de café non plus. Je suis redescendu en acheter un paquet à l’Alimentation générale 24/24 avant de remonter les cinq étages. Chaque marche me faisait un mal de chien, j’étais cassé, j’avais juste envie de me coucher. J’ai commencé à imaginer quelle histoire je pouvais inventer pour les planter. J’étais en binôme avec Yama que je ne connaissais pas encore, mais qui venait travailler là quasiment tous les jours. Notre mission était simple, il s’agissait d’éplucher et d’émincer des oignons. On nous en avait jeté six filets de 15 kg sur le plan de travail et il y en avait encore douze dans la réserve. Après, on s’occuperait des citrons verts. Le chef, Amadou, dirigeait les opérations pour préparer du poulet yassa, comme tous les jeudis. Yama m’a posé une question sur ma vie pour engager la conversation. Je lui en ai posé une aussi. Elle bénéficiait avec son mari d’un hébergement social à l’hôtel en attendant la régularisation de ses papiers et un logement. Son mari était atteint d’une maladie orpheline qui l’empêchait de rester debout trop longtemps. Il vivait enfermé toute la journée, leurs deux enfants étaient en garde chez une tante, ils allaient les faire venir en France dès que la situation s’améliorerait. Yama voulait trouver un poste dans la restauration, elle aimait beaucoup ça, cuisiner. J’ai pensé à tous ceux qui n’avaient d’autre choix que de recourir aux repas d’aide alimentaire qu’on allait préparer. J’ai pensé à Yama qui passait ses journées à aider les autres gracieusement alors qu’elle avait elle-même besoin d’aide, même si elle ne le disait pas. J’ai pensé qu’elle avait peut-être surtout besoin qu’on lui fasse confiance, qu’on lui laisse sa chance. J’ai entamé le deuxième filet. Mon couteau ne coupait pas très bien, la journée allait être longue. Yama m’a regardé dans les yeux en me faisant un grand sourire.

— Faut pas pleurer comme ça. On va y arriver, ça va aller. On forme une équipe maintenant.

Sept conseils bien-être à tester soi-même

1 → Boire au moins deux litres d’eau par jour

Être bien hydraté aide à réduire les niveaux de stress et à améliorer l’humeur générale. Des études très sérieuses montrent que même une légère déshydratation peut augmenter l’anxiété, l’irritabilité, et les sentiments de tension.

En maintenant un niveau d’hydratation optimal, on se sent souvent plus calme, plus équilibré, et moins sujet aux sautes d’humeur, tout le monde ne s’en trouve que mieux dans votre entourage.

Ça marche même avec l’eau du robinet.

2 → Éviter de se comparer aux autres

Lorsque nous nous comparons aux autres, nous avons tendance à ne voir que certains aspects de leur vie, souvent les plus positifs, sans avoir une vue d’ensemble. Cela crée une distorsion de la réalité, où l’on surestime leurs réussites et minimise leurs difficultés, ce qui peut générer des sentiments d’infériorité ou de frustration.

L’énergie mentale que je dépense à me comparer à Wendy, vautré dans son lit alors qu’elle doit être en train de s’exercer à l’autre bout du monde à tenir la position du Chien tête en bas (Adho Mukha Svanasana), pourrait être utilisée de manière plus constructive pour m’améliorer personnellement.

Se concentrer sur soi, sur ses objectifs et sur ses propres progrès permet de cultiver une vision plus réaliste, bienveillante et épanouissante de soi. Cela encourage la gratitude, renforce l’estime de soi, et préserve la sérénité intérieure.

3 → Tenir un journal de gratitude

Tenir un journal de gratitude est une démarche simple qui consiste à écrire les choses pour lesquelles on est reconnaissant. En consignant régulièrement ses pensées de gratitude, on finit par créer un cercle vertueux de positivité et on renforce sa résilience face aux grands défis de la vie.

Tu peux utiliser un carnet physique ou une application de notes sur ton téléphone ou ton ordinateur.

Décide si tu souhaites écrire chaque jour, quelques fois par semaine ou à un autre rythme qui te convient.

Sois précis dans tes remerciements et essaye d’éviter les généralités comme : « Je suis reconnaissant·e pour mes ami·e·s. » Détaille plutôt une situation spécifique comme : « Je suis reconnaissant pour la conversation téléphonique de 34 minutes que j’ai eue avec Wendy aujourd’hui, elle m’a beaucoup réconforté, même si elle m’a donné l’impression de ne parler que d’elle et qu’elle n’a pas pu s’empêcher de prendre son petit ton de maîtresse d’école quand je lui ai raconté où j’en étais dans ma recherche d’appart. »

Cela rendra ta gratitude plus tangible et personnelle.

4 → Développer la pleine conscience

Pratiquer la pleine conscience consiste à être pleinement présent dans l’instant, en portant attention à ses pensées, ses sensations et son environnement, sans jugement. Cela aide à calmer l’esprit en réduisant les pensées anxieuses ou stressantes.

La pleine conscience peut être intégrée dans la vie quotidienne à travers des moments simples comme manger, marcher ou respirer. Des études très sérieuses montrent que cette pratique régulière réduit le stress, améliore l’humeur et la résilience émotionnelle.

Si tu manges, par exemple, une assiette de frites en pleine conscience, tu peux transformer ce repas simple en une expérience sensorielle enrichissante.

Assieds-toi à une table tranquille, éloigne-toi des distractions comme la télévision ou le téléphone, et prépare-toi à savourer tes frites avec toute ton attention.

Évite de comparer ton assiette de frites à celles des autres.

Avant de commencer à manger, prends quelques secondes pour observer les frites. Remarque les différentes nuances de doré, la forme irrégulière de chaque frite, et les petits grains de sel et les petites bulles croustillantes à leur surface.

Respire profondément et prends le temps d’apprécier leur odeur.

Choisis une frite et prends le temps de la toucher. Remarque sa texture extérieure, peut-être croustillante, et son poids léger dans ta main.

Prends une petite bouchée ou savoure-la en entier, mais mâche lentement. Apprécie la texture contrastée entre l’extérieur croustillant et l’intérieur fondant, en prenant conscience de chaque changement de sensation dans ta bouche.

Savoure la saveur salée, peut-être légèrement grasse, et ressens le plaisir que cela t’apporte.

Sois attentif aux autres saveurs : le goût des pommes de terre, peut-être même celui de l’huile ou de la sauce algérienne, si tu en utilises. Note la température : sont-elles chaudes et réconfortantes, ou déjà un peu tièdes ?

Continue de manger lentement, en prenant une frite à la fois. Pose tes couverts ou tes mains entre chaque bouchée, ce qui te permet de savourer pleinement sans précipitation.

Fais attention aux sensations dans ton estomac : comment te sens-tu après quelques frites ? Est-ce que tu ressens encore de la faim ou un début de satiété ?

Prends une gorgée d’Oasis Tropical et respire profondément. Demande-toi si tu as encore faim et si oui, demande-toi si cette faim est une vraie faim ou juste une faim émotionnelle.

Les frites sont souvent associées à des moments de plaisir ou de réconfort. Fais attention à ce que tu ressens pendant que tu manges : est-ce que cela te rappelle un souvenir agréable ? Reconnaître ces émotions peut renforcer ton plaisir de manger et te permettre de savourer encore plus l’expérience.

Prends un moment pour réfléchir à l’origine des frites : les pommes de terre qui ont été cultivées, récoltées, et transformées. Cela te permet d’apprécier le chemin parcouru pour que ce plat arrive dans ton assiette.

Tu peux même exprimer dans ton journal ta gratitude pour ce moment simple, mais agréable, que tu passes à savourer tes frites : « Je suis reconnaissant·e pour cette assiette de frites, même si ça met un peu la rage 7 euros pour une assiette de frites surgelées et pas assez cuites, elles sont toutes molles. »

En mangeant ses frites en pleine conscience, on se détache des préoccupations passées ou futures, et on améliore sa capacité à réagir calmement face aux grands défis de la vie.

5 → Écouter son corps

Apprendre à être attentif aux signaux que nous envoie notre corps est essentiel pour maintenir un équilibre entre bien-être physique et mental.

La faim, la fatigue, la douleur ou le besoin de repos sont des indicateurs que le corps utilise pour communiquer ses besoins. Des études sérieuses montrent qu’en ignorant ces signaux, on risque de s’épuiser ou de développer du stress chronique.

Écouter son corps, c’est savoir prendre des pauses, ralentir, ou ajuster son alimentation et son activité physique en fonction des besoins du moment.

Écouter son corps, c’est développer une connexion profonde avec ses sensations physiques, ses émotions et ses besoins internes.

Écouter son corps, c’est savoir être réactif s’il te dit qu’il a besoin de manger des frites illico presto.

En respectant ces messages, on prévient les tensions inutiles et on favorise un bien-être durable.

6 → Donner du sens à ses actions

Des études sérieuses montrent que le bien-être durable repose sur une connexion avec ce qui est significatif pour soi. C’est pourquoi il peut être important de clarifier ses objectifs et ses rêves.

Pose-toi les bonnes questions : que veux-tu accomplir dans ta vie ? Quelles sont les choses que tu aimerais voir évoluer, que ce soit à court ou à long terme ? Les objectifs que tu te fixes doivent être alignés avec ce qui est significatif pour toi.

Élabore un plan aligné avec tes valeurs : une fois que tu as identifié ce qui est important, crée des objectifs en accord avec ces valeurs. Même des petites actions quotidiennes peuvent t’aider à te connecter avec ce qui a du sens.

Si contribuer à un monde plus équitable te tient par exemple à cœur, tu pourrais décider de partager tes frites avec quelqu’un·e qui en est privé·e alors que son corps lui dit qu’il·elle en a besoin.

7 → Pratiquer des activités créatives

S’engager dans des activités créatives permet de libérer l’esprit et de favoriser l’expression de soi. Ces activités stimulent l’imagination et apportent un sentiment d’accomplissement personnel. Des études sérieuses montrent que la créativité aide à réduire considérablement les niveaux de stress et d’anxiété, en créant une bulle mentale où l’on peut se concentrer sur le plaisir de créer, loin des préoccupations du quotidien.

Prendre du temps pour ces activités enrichit non seulement l’esprit, mais améliore également la capacité à résoudre des problèmes de manière innovante et à mieux gérer les émotions.

Tu peux par exemple colorier des mandalas, ou faire de la pâte à modeler, ce qui a l’avantage d’engager à la fois le corps et l’esprit, favorisant une pleine conscience et une connexion sensorielle avec la matière.

Tu peux aussi écrire de la poésie.

La poésie est un espace de liberté créative qui permet d’explorer son monde intérieur.

Il n’y a pas de règles strictes, tu peux expérimenter avec la langue, inventer des images, jouer avec les sons et les rythmes, l’image des mots sur la page. Cette exploration sans contrainte favorise le lâcher-prise, te permettant de sortir des cadres habituels de pensée et de te laisser aller à la spontanéité.

Cela peut être une forme de jeu libérateur pour l’esprit qui contribue à te permettre de mieux te comprendre, de mieux gérer tes émotions et de développer une forme de résilience face aux grands défis de la vie.

Surtout si tu choisis comme moi d’écrire ta poésie en Azimut.

AZIMUT

AZIMUT

AZIMUT

Inspiration soutenue

Réduit les blocages

Facilite le flow créatif

Réduit l’anxiété

Muladhara
Svadhisthana
Manipura
Anahata
Vishuddha
Ajna
Sahasrara

Depuis que
Mes 7 chakras
Sont ouverts

Mon corps
Dégouline
De bien-être

Depuis que
J’écris de la poésie
100% azimutée



Pareil

Retour
de Karma

Petit inventaire des peurs et angoisses contemporaines à compléter chez soi

J’ai peur d’être seul·e dans la forêt

J’ai peur que tu cherches à me remplacer

J’aime pas me réveiller

Ça me stresse quand tu parles fort

J’ai peur que tu m’obliges à manger des lentilles

J’aime pas les enfants

J’ai peur de boire trop sans m’en rendre compte

J’aime pas quand tu ne partages pas

J’aime pas saigner

J’aime pas me sentir en trop

J’ai peur que tu me demandes de me retourner

J’ai peur que tu m’oublies

J’ai peur de passer à côté de ma vie

Ça me stresse quand tu ne te places pas du même côté que d’habitude

J’aime pas rester statique

Ça me stresse quand tu marches derrière moi

Ça me stresse quand les toilettes sont sales

Ça me stresse quand tu parles de la mort

J’ai peur du silence

J’aime pas conduire

J’ai peur de la troisième guerre mondiale

J’ai peur d’avoir mal

Ça me stresse quand tu respires trop fort la nuit

Ça me stresse quand tu regardes mes frites comme ça

J’ai peur d’oublier

J’aime pas avoir les pieds froids

J’ai peur du vide

J’ai peur de dire n’importe quoi

J’aime pas quand je pense trop à ce que j’aurais pu dire

Ça me stresse quand tu ne me fais pas confiance

Ça me stresse quand tu ne dors pas

J’ai peur de me lasser

Ça me stresse quand tu ne veux pas en parler

J’ai peur de perdre l’équilibre

J’ai peur de perdre mes cheveux

J’aime pas la viande rouge

J’aime pas les commentaires inutiles des hommes

J’ai peur de perdre mes dents

J’ai peur que l’Histoire se répète

J’ai peur d’être rejeté·e

Ça me stresse quand tu téléphones à ta mère

J’aime pas être seul·e

Ça me stresse quand tu refuses de m’écouter

Ça me stresse quand tu me dis de me calmer

J’ai peur que mes émotions soient exagérées

Ça me stresse quand tu ne réagis pas

J’ai peur de me déshabiller

J’ai peur des punaises de lit

Ça me stresse quand tu prends toute la couette

J’ai peur de la drague

Ça me stresse quand tu t’écrases

Ça me stresse quand ton chien perd ses poils dans mon appartement

J’ai peur que rien ne soit réel

J’ai peur de monter dans ta voiture

Ça me stresse quand tu es méprisant

Ça me stresse d’écrire de la poésie en Futura

J’ai peur des hommes qui me regardent dans la rue

Ça me stresse quand tu ne me dis pas que tu es bien rentré·e

J’aime pas que tu me juges

Ça me stresse quand tu me laisses seul·e

J’ai peur de tomber dans l’eau et de ne plus savoir nager

J’ai peur de mes rêves

Ça me stresse quand j’ouvre mon compte en banque

J’aime pas quand tu manges la bouche ouverte

J’ai peur de perdre mon temps

Ça me stresse quand tu fais comme si je n’étais pas là

Ça me stresse quand tu ne réagis pas

Ça me stresse quand tu ne réponds pas à mes messages

J’ai peur de mes réactions

J’ai peur d’abîmer mon cerveau

J’ai peur de trop réfléchir

J’ai peur de la canicule

Ça me stresse quand tu stresses

Ça me stresse quand tu veux absolument que j’aille bien

J’ai peur de rentrer seul·e le soir

J’ai peur que tu cherches à m’éviter

Ça me stresse quand tu ne remets pas tout à sa place

J’ai peur de vivre avec toi

J’ai peur de prendre trop de place

J’ai peur de finir pauvre

Ça me stresse quand tu parles de la France

J’ai peur que tu recommences

J’aime pas les gens qui ne pensent qu’à eux

Ça me stresse quand tu me regardes dans les yeux

J’ai peur de ne pas trouver ma place

J’ai peur de toi

J’ai peur que tu ne veuilles plus de moi

J’ai peur qu’il meure avant moi

Ça me stresse quand tu sens la transpiration

J’ai peur d’avoir mal

J’ai peur d’y prendre goût

Ça me stresse quand mon appli de méditation m’envoie 7 notifications par heure pour me rappeler que je dois m’appliquer à être dans l’instant présent

la vie,
c’est pas toujours de la blague
mais n’oublie jamais :

ensemble,
on peut
tout
surmonter

c’est Yama qui me l’a rappelé

@

Tout nouveau poème
100 % azimuté
peut être envoyé à:
yoann.thommerel@proton.me

A thousand
details

A thousand details

s

Dan Reynolds

An essay about Azimut
and the fabrication of writing

“The alphabet is the greatest thing,” as the 19th-century German poet Emanuel Geibel famously stated, “for in it lies the deepest wisdom. Yet, only he can fathom it, who truly knows how to put it together.”

Thanks to the combinability of letters, we live in a world filled with books, which, until recently, were the foundation for mass learning and cultural distribution.

At first glance, the Roman alphabet looks like it has been sculpted by artists or perhaps drafted by experienced engineers in pencil on a large board. However, our uppercase and lowercase letters each grew out of handwriting. The uppercase shapes evolved in Rome during the late Republic and early Imperial eras for large inscriptions painted or carved onto walls and other surfaces. Our small letters, on the other hand, came from books written in medieval scriptoria. Despite the 15th-century transition from carved, painted, and calligraphed letters to printed forms, typographers are always well served to remember their craft’s connection to writing.

Azimut - calligraphie n°2 Azimut - calligraphie n°1

As the late Dutch letter theorist Gerrit Noordzij reminded us, typography is just writing with prefabricated characters. More than almost anyone in his lifetime, Noordzij understood how constituent strokes build up our letterforms. That remains true whether one brings a stroke onto the surface with the help of a brush, stencil, computer-driven plotter, or any other instrument. The Azimut typeface visualizes this for today’s readers by helping bridge the gap between three kinds of text formation: typing, handwriting, and constructing.

Most well-made “families” of individual “fonts” – the delivery mechanism for typefaces – now include dozens of members. Developers can even program so-called “variable fonts”, which contain a near-infinite amount of typographic settings for users. Nevertheless, the fonts used most often in contemporary typography are still regular, italic, and bold.

Azimut Bold - épreuve n°13

Azimut Italic - épreuve n°5 Azimut Regular - épreuve n°3

Azimut offers exactly these styles – no more, no less. While most classical type families focus on consistency and harmony across their styles, Azimut shifts the standard structure of the modern type family to offer a typographic trio with heterogeneous forms and eclectic uses. Each variant of Azimut summons a different point of view on typography and its relationship to writing, the shape of text, the form of the book.

The tension between the styles is interesting, and – in a way – the family is a meta-commentary on type design. By doing more with less, it reminds us of the alphabet itself. As Geibel suggested, one can build whole books with just a few letters. Azimut designers remind us that maybe one could build a whole library of books with just 3 typefaces.

The typeface’s Regular style is for more immersive-style reading, building upon half a millenium of typographic tradition. It is designed for text heavy lifting, as seen in literary books, essays or news websites. Azimut’s Italic, referencing humanistic pen-based writing, is at its best when used to emphasise certain passages, and used within complex layouts. Today, we often italicize individual words that are particularly important, or we use italics to denote a book or film title within a text. Azimut’s Bold style is constructed, following early bold typefaces from the advertising age, it is meant to shout on book covers, posters or logotypes.

Azimut - croquis n°217 Azimut - croquis n°1 Azimut — croquis n°216

One could map Azimut’s three styles across the intersection of two spectrum, one going from writing to drafting, the other from reading to seeing. Yet, whether they are calligraphic in their structure, reminiscent of early Renaissance types or avant garde geometric experiments, all three styles are linked together through their stencil-like – and indeed digital-like – finish.

Even in everyday handwriting, the underlying modularity of letterforms is sometimes apparent. To write an m, the shape of the n is repeated. Writing an h is done very similarly to an n. It is also not so different from an i or an l. To form the u, one essentially makes a mirrored n – or not, as was long the case in German script where, until the 1940s, n and u were indistinguishable from one another – unless one placed a macron-like stroke over the u, or the reader could guess due to context. Other letters reuse the same parts, albeit in different places. The b, d, p, and q are each a “ball and stick”. Often, the lowercase g is hardly different. Modularity is even visible in uppercase letters if you look closely. To make the right-hand side of a D, one usually first mirrors a C. Similar forms appear twice in a B. The relationship between O and Q is often self-evident, such as when the Q is an O with a long tail. A, V, and sometimes W reuse the same open triangle (a Greek Lambda). I is found again in B, D, H, L, P, and R.

Within that logic, it is possible to construct long texts even with a small set of stencils that, together, can be reused to create most letters of the alphabet. Centuries ago, some manuscripts and hymnals were painted with the help of stencils. Today, on the streets of Strasbourg and other Western European cities, it is still common to see house numbers painted with stencils whose basic design was codified by 19th-century French artisans. Drawing on the Roman alphabet’s underlying modularity, Azimut’s designers developed a series of details that bind all three of the family’s styles together. Modularity allows for the reuse of parts, taking advantage of a pillar of the computer age: copying and pasting.

Azimut - glitch

Azimut — tracé vectoriel Azimut - tracé 3D

That might strike some readers as a shortcut. But instead it is a another manifestation of Azimut’s resolution to do more with less. Azimut unsubtly reuses basic shapes and elementary forms, proudly displaying its digital nature.

From an artistic perspective, making letter outlines differs from writing or painting. The designer holding a brush or pen may quickly place a stroke on paper. A few such strokes are sufficient to form a letter. Yet, on screen, it is not the stroke itself that is drawn but the outlines around the strokes instead. Together, those outlines separate the foreground of a finished letter from its background. Readers familiar with computer graphics will know that there are two underlying file paradigms for images. Those that can be made as a collection of colored pixels saved into a grid, a bit like the mosaics of old. Or, images can be saved as outlines – mathematical equations rendered on screen or in print as neat divisions of space. While all letters printed on paper or rendered on screen are displayed as points or pixels, respectively, they are drawn by type designers as outlines. Today’s method of digital outline drawing originated with two Frenchmen, mathematician Paul de Casteljau and Renault engineer Pierre Bézier in the late 1950s. Later, during the early 1970s in Hamburg, Peter Karow developed a method using digital outlines to save the outlines of digital glyphs. All digital fonts today still rely on this technology. While some expertly hide the fact that they are constituted of outlines (emulating the texture of ink or the warmth of paper…), Azimut fully claims its computer origins.

Azimut - capitales X superposées Azimut - capitales S superposées Azimut - esperluettes superposées

Azimut - capitales à chasse égale

In all three Azimut font styles, the uppercase letters are monospaced. That means that each one shares the same amount of background space. Normally, the W is significantly wider than the E or F, while the I would usually be the narrowest letter. The equilibrium of the uppercase widths extends beyond each of the three fonts’ styles: the fonts’ caps are triplexed, too, meaning that the monospace value is the same in Regular, Italic, and Bold. This unusual typographic stunt allows Azimut’s users to easily substitute caps from one of the other fonts into their texts, allowing for ornamental possibilities. While professional designers are more versed with things like OpenType features, kerning, and tracking tricks, the interchangeability of Azimut’s uppercase enables non-professional users to create striking text settings, too. Most professional aids of that kind are either missing or hidden in the software commonly used, like Word and PowerPoint. Azimut’s designers remind us that good design can be achieved with any software. They’ve embraced available technology to help all users shape their text. If you think about it, that’s the definition of the Gutenberg method, in a nutshell.

Azimut - première esquisse Azimut - lettres Regular, Italic, Bold

This family is the work of a trio of designers. While it is tempting to assume that Benjamin Blaess, Julien Priez, and Mathieu Réguer were each responsible for one of its styles, they are all common works of the group. Together, they named the typeface after the “azimuth”, an angle defined by 3 points in space, a navigation measurement used to describe the position of a celestial object related to the horizon and the observer.

Azimut is a starting point, an invitation to explore, a tool to typeset the multiplicity of the book, and write the plurality of the city.

The Azimut typeface was commissioned to support the type design craft during the year when Strasbourg was the UNESCO World Book Capital. There are few better places to discuss writing, our alphabet and typography than Strasbourg. For instance, it is very likely that Johannes Gutenberg of Mainz developed his tactic for casting movable metal type and printing from it during his Strasbourg years. Almost immediately after Gutenberg’s bible was completed in Mainz, Johannes Mentelin began printing in Strasbourg. Whether Stras-bourg was the cradle of European printing or the second place where it was practiced, the city has been a genuine hub for publishing since. Its university dates back to the 16th century. When Johann Wolfgang von Goethe came to study there between 1770 and 1771, he was captivated by the beauty of the cathedral. It may seem like a stretch to compare a centuries-long building project like a cathedral with a typeface. Yet, when “Goethe saw in the cathedral façade a coherent structure with a thousand details”, as Neil MacGregor noted, he “«could savour and enjoy them, but by no means understand or explain them.» It was a structure that left him, in spite of its detail and its diversity, with an impression of oneness, wholeness and greatness.” One could say the same thing about the Roman alphabet, or Azimut.

One could say the same thing about the Roman alphabet, or Azimut.

Azimut - collection d'épreuves

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Azimut

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Azimut, an original typeface created by Benjamin Blaess, Julien Priez & Mathieu Réguer.

Azimut is distributed under the Creative Commons CC BY-ND 4.0 licence.

You can download the typeface for free and use it for a private and professional purpose.

The Creative Commons CC BY-ND 4.0 licence authorizes the free use of the typeface under the following conditions:

  • Attribution: The free use of the typeface is authorized given the authors are appropriately credited.
  • Modification: It is not allowed to modify the design of the typeface, licence it and/or redistribute it.

Download the book

Bien-être généralisé, an original text (in French) by Yoann Thommerel.

A Thousand Details, an original text by Dan Reynolds.

The French edition of the Azimut book featuring both text is accompanied by a brochure presenting Dan Reynolds’ essay in its original English version.

Editorial Direction by Benjamin Blaess, Julien Priez & Mathieu Réguer.

Graphic Design and Layout by Clémence Michon.

Proofreading of the French content Romane Fraysse.
Proofreading of the English content by Marion Cole.

Azimut Regular - épreuve n°3